“Le sommeil et les apprentissages” in Neurosciences cognitives développementales, dirigé par Nicolas Poirel – septembre 2020

« On observe depuis plusieurs décennies dans les pays industrialisés une réduction du temps de sommeil qui ne cesse de s’amplifier. Parmi les conséquences de cette restriction, on note une augmentation des difficultés scolaires, ainsi qu’une augmentation des troubles cognitifs et comportementaux. L’impact délétère d’un mauvais sommeil sur les résultats scolaires s’explique en partie par le lien étroit entre sommeil fonctionnement cognitif. Le manque de sommeil induit des difficultés de concentration, des difficultés pour contrôler son attention et réguler ses émotions, se traduisant par une augmentation des comportements d’hyperactivité et d’impulsivité, et une diminution de la résistance à la frustration (Dahl, 1996). Chez les adolescents, la restriction du sommeil est associée à une diminution des capacités de flexibilité mentale et une réduction de leur créativité (Randazzo et al., 1998). Or ces compétences sont nécessaires pour permettre à l’enfant d’acquérir de nouveaux savoirs. La réduction de sommeil n’a pas besoin d’être importante ou de s’étendre sur une longue période pour que des effets délétères soient visibles à l’école. Il a ainsi été montré qu’il suffit que des enfants de primaire dorment une heure de moins pendant une semaine pour que leurs enseignants notent des changements de comportement et de moins bonnes performances en classe ( pour une revue voir Short et al., 2018). »

Extrait pp. 241-242, “Le sommeil et les apprentissages” in Neurosciences cognitives développementales, Stéphanie Mazza & Géraldine Rauchs, 2020.