Comment définir l’adolescence ? La comprendre ? Quelles sont les spécificités cognitives et émotionnelles de cette période ?
Chercheur au laboratoire de psychologie du développement et de l’éducation de l’enfant de l’Université de Paris, Mathieu à participé au Co’ciliabule de la RéCRÉ “Ados & émotions” qui a eu lieu le 26 mai 2021.
Mathieu, pouvez-vous présenter en quelques phrases, vos grandes thématiques et les principaux enjeux de vos travaux de recherches ?
M. CASSOTTI :
Mes travaux de recherches suivent trois axes différents. Un premier axe autour de la prise de décision et de la prise de risque à l’adolescence. Il s’agit d’essayer de comprendre comment les adolescents prennent des décisions lorsqu’ils sont dans des situations incertaines et quels sont les facteurs qui vont moduler la prise de risques à l’adolescence. On cherche notamment à savoir comment les émotions ou le contexte social peuvent influencer les décisions des adolescents.
Mon deuxième axe de recherche concerne le développement de la créativité. Quand on prend des décisions, on a le choix entre plusieurs options, mais parfois on se retrouve dans des situations où les options n’existent pas et il faut les créer. J’ai donc tout un axe de travail sur la psychologie et les neurosciences de la créativité. On essaie de voir comment les enfants, les adolescents et les adultes parviennent à générer des idées et si possible des idées qui soient originales et créatives pour résoudre un problème.
Et le dernier axe de recherches, qui intègre en fait des éléments des deux premiers, c’est la question de la capacité des enfants et des adolescents à résister à des fake news et à résister aux théories du complot. On sait que chez l’adulte qui est exposé à des théories du complot et à des fake news, l’adhésion à ces thèses-là repose en partie sur des déficits et des difficultés à résister à des biais cognitifs ; actuellement on essaie de faire exactement les mêmes recherches chez les enfants et les adolescents.
Pouvez-vous redéfinir ce qu’est la période de l’adolescence ?
M. CASSOTTI :
Alors, il existe une réponse assez consensuelle sur quand commence l’adolescence et quand elle se termine puisqu’on s’est mis d’accord pour déterminer des éléments caractéristiques pour la borner. Elle commence avec le début de la puberté, c’est-à-dire l’ensemble des changements corporels qui vont apparaître (changements biologiques, comme la maturation des organes sexuels pour permettre la reproduction, croissance, pilosité, apparition des règles chez les filles), tout un ensemble de signes observables de la puberté. Là où ça devient compliqué, c’est qu’il existe une grande variabilité interindividuelle pour ce démarrage de la puberté selon les individus (certains signes de la puberté peuvent débuter vers 9-10 ans chez certains et pour d’autres seulement vers 12-13 ans ; chez les filles notamment, souvent plus précoces que les garçons). Si vous prenez un groupe d’âge similaire, une classe de 5e par exemple, vous allez avoir toute une partie des enfants qui auront déjà commencé leur puberté alors que d’autres pas du tout. La spécificité du début de l’adolescence, même si on est d’accord qu’il correspond au début de la puberté, c’est qu’on ne peut pas se contenter de s’appuyer uniquement sur l’âge pour le définir.
Lorsqu’il s’agit de parler de la fin de la période de l’adolescence, c’est tout aussi compliqué. Certains n’en marquent pas la fin à 18 ans, lorsque l’on devient majeur et officiellement un adulte, mais plus tard, entre 22 et 25 ans, parce qu’on a encore des changements de maturation cérébrale qui vont s’opérer durant cette période. On ne quitte pas soudainement l’adolescence parce qu’on a 18 ans car il existe en réalité toute une période d’adolescence tardive qui marque la fin de la puberté mais qui continue à être une période de vulnérabilité sur le plan psychologique. Ce qu’il faut bien retenir c’est qu’il y a tant de différences interindividuelles que cela n’a pas de sens de parler de moyenne d’âge pour la période de l’adolescence.
On sait que certaines sociétés, certaines cultures, considèrent qu’il n’y a pas d’adolescence.
Est-ce que tu pourrais nous dire d’où cela vient ?
M.CASSOTTI :
C’est une question difficile… C’est vrai qu’on a tendance à considérer que l’adolescence est une spécificité des sociétés modernes, que cela n’existait pas avant et que cela n’existe pas ailleurs. Pourtant il existe ailleurs des rituels de passage qui font que vous devenez un adulte ; on va avoir dans quasiment toutes les sociétés (c’est un mythe, je pense, de croire que l’adolescence est purement une construction des sociétés modernes) cette période de transition entre l’enfance et l’âge adulte, qui va être plus ou moins longue. Maintenant ce qui m’intéresse, c’est au-delà… par exemple, on a pu considérer que le permis de conduire était un rituel de passage qui faisait qu’on devenait un adulte à 18 ans. Mais bon, ce n’est pas parce que vous avez votre permis de conduire et qu’on a dit « officiellement » que vous étiez un adulte que sur le plan des manifestations cérébrales vous l’êtes ; vous avez quand même dans cette période, quoi qu’il arrive et quelle que soit votre culture, un changement qui va s’opérer, un décalage de maturation entre les réseaux cérébraux impliqués dans les émotions et les réseaux cérébraux impliqués dans le contrôle cognitif. Et ce décalage-là va se retrouver quelles que soient les cultures. Il n’aura peut-être pas exactement les mêmes manifestations ; on n’aura pas exactement les mêmes mots pour désigner cette période, pas la même attention pour la prendre en compte, mais ce n’est pas pour autant qu’elle n’existe pas.
Pourquoi est-ce intéressant de cibler des travaux de recherche précisément à cette période de l’adolescence lorsque l’on s’intéresse à la prise de décision et aux conduites à risques ?
M. CASSOTTI :
C’est d’abord parce que l’adolescence est une période plutôt large puisqu’elle peut s’étendre donc entre 10-12 ans et s’étend jusqu’à l’âge de 25 ans environ.
C’est aussi une période particulière, caractérisée par une phase de découverte et d’exploration, et c’est à ce moment-là que vont émerger un certain nombre de conduites à risques. Alors attention, une conduite à risque n’est pas une simple prise de risque : c’est un véritable engagement dans un certain nombre de conduites et cet engagement peut avoir des conséquences négatives. C’est pour cela qu’on a des chiffres qui montrent qu’on augmente de 400% la mortalité entre l’enfance et l’adolescence, et que cette mortalité n’est pas liée à des maladies ou des facteurs purement biologiques, elle est liée vraiment à la façon dont l’adolescent va interagir avec son environnement. C’est à ce moment-là qu’on va voir par exemple émerger chez les adolescents des consommations de substances (licites ou illicites – tabac, alcool), avec parfois des conséquences dramatiques sur leur cerveau puisque l’adolescence est aussi une période de grande vulnérabilité particulière à ces substances-là ; des conduites dangereuses autour des moyens de locomotion (vélo, scooter, voiture) ou des stupéfiants. Et tout cela se retrouve peu dans l’enfance et est plus faible à l’âge adulte. Cet âge adolescent, qui est à la fois celui d’opportunités mais aussi d’une grande vulnérabilité, fait qu’on va avoir un ensemble de conduites à risques et que c’est tout un enjeu pour la psychologie et les neurosciences du développement d’essayer de comprendre pourquoi les adolescents, par rapport aux enfants et aux adultes, sont différents sur ce point.
Puisque les adolescents sont particulièrement vulnérables durant cette période et que pourtant c’est à cette même période qu’ils prennent plus de risques, quels ont les dangers pour eux, les risques réels de cette spécificité comportementale de l’adolescence ?
M. CASSOTTI :
En fait, chaque conduite à risque peut avoir des conséquences fortement négatives qui peuvent même entraîner la mort, dans les cas les plus extrêmes. Si on prend par exemple la consommation de cannabis, puisqu’en France nous sommes parmi les plus gros consommateurs de cannabis au monde, prendre du cannabis à l’adolescence n’a pas les mêmes effets sur le cerveau qu’à l’âge adulte car le cerveau de l’adolescent est encore en développement. La consommation de cannabis va dès lors avoir, à l’adolescence, non seulement un impact direct mais également des conséquences qui peuvent être irréversibles et que l’on va retrouver plus tard. La consommation de cannabis chez les adolescents devient un vrai souci de santé publique parce que les conséquences sur un cerveau en développement peuvent être dramatiques. Il en va de même pour la consommation d’alcool : elle peut avoir des effets sur le long terme, mais également des effets à court terme et des interactions avec d’autres conduites à risques. Le fait de s’engager et de continuer à boire de l’alcool augmente, par exemple, la probabilité d’avoir des rapports sexuels non protégés. Et je passe les conséquences que cela peut avoir si vous faites aussi des interactions avec la conduite d’un scooter ou d’une voiture. Il peut donc bel et bien y avoir une augmentation des conduites à risques qui peut être dramatique à l’adolescence.
Comment se fait-il que cet enjeu si important de la prise de risques à l’adolescence semble si difficile à étudier ?
M. CASSOTTI :
En fait il faut savoir que pendant très longtemps, la psychologie cognitive du développement s’est peu intéressée à l’adolescence parce que quand vous prenez un adolescent (14-15 ans) et que vous essayez de comparer ses capacités cognitives au sens large (perception, raisonnement, mémorisation…) par rapport à celles d’un adulte, vous ne trouvez pas ou peu de différence. Et même pour un certain nombre de tests de fonctions cognitives de base, à partir de 11-12 ans, vous ne trouvez quasiment plus de différence avec l’âge adulte. C’est donc une période où il se passe des choses mais que l’on n’arrivait ni à quantifier ni à vraiment observer en laboratoire.
Cela va changer avec l’arrivée des neurosciences développementales qui vont aller regarder spécifiquement ce qui se passe dans le cerveau et qui vont observer qu’il existe un décalage de maturation entre différents réseaux cérébraux : on va avoir les réseaux sensoriels, par exemple, qui vont être matures plus précocement que d’autres, et, à l’adolescence, une maturation plus précoce des réseaux impliqués dans les émotions par rapport à ceux qui sont impliqués dans le contrôle de ces émotions. Et ce décalage de maturation va permettre de faire émerger une spécificité de la période de l’adolescence.
Mais pendant des années, on était incapable de reproduire en laboratoire la prise de risques des adolescents. Quand vous donnez à un adolescent l’ensemble des éléments, les probabilités et les conséquences, positives et négatives de chacune des options, pour qu’il puisse prendre une décision, en réalité il décide de la même manière qu’un adulte ; et dès 8 ans les enfants sont capables de prendre en compte les probabilités et les conséquences positives et négatives associées à des options et de les cumuler entre elles. Ils sont capables d’extraire la valeur espérée* d’un choix (ce qui est vraiment un élément essentiel en économie expérimentale) dès 8 ans et de la faire aussi bien que des adultes. Sur le plan rationnel, purement cognitif, on a vraiment très peu de différence avec les adultes.
Ce qui va devenir intéressant c’est dès que l’on va intégrer le facteur socio-émotionnel.
* décision risquée : décision dont les conséquences pourront être positives ou négatives selon une probabilité incertaine
* valeur espérée : capacité à prendre en compte, dans une décision risquée, à la fois des éléments de probabilité et l’ampleur des conséquences ; comme un calcul mathématique qui fait la multiplication des probabilités et des conséquences
Cette dimension émotionnelle spécifique des adolescents, est-elle fortement influencée par le contexte social, lorsqu’ils sont en présence de leurs camarades notamment ?
M. CASSOTTI :
Oui, et ce qui est intéressant c’est que les travaux sur ce sujet sont assez récents puisque le premier article en neurosciences développementales date de 2006. Adriana Galvan et JB Casey y montrent que c’est principalement dans le circuit de la récompense* qu’il existe une spécificité chez les adolescents, par rapport non seulement aux enfants mais aussi aux adultes.
La vraie difficulté c’est que systématiquement, quand on pense le développement, on le pense de façon linéaire ; on considère que les enfants sont un peu moins bons que les adolescents qui sont eux-mêmes un peu moins bons que les adultes. Donc quelle que soit la fonction cognitive, on considère qu’elle suit la même trajectoire développementale enfants-ados-adultes. Mais lorsqu’on s’intéresse à la prise de risques, ce n’est pas ce qui se passe : les adolescents se révèlent spécifiques par rapports aux deux autres groupes en prenant plus de risques ; on n’a donc pas ici à expliquer quelque chose de linéaire, mais un phénomène en « U » inversé (augmentation entre enfant/ado et diminution entre ados/adultes). Pour pouvoir expliquer cela, Galvan et Casey vont montrer que les adolescents ont non seulement un pic de réactivité au niveau des structures cérébrales impliquées dans le circuit de la récompense, mais aussi des difficultés au niveau de la régulation émotionnelle. Va émerger alors un modèle neurodéveloppemental de l’adolescence qui est aujourd’hui un modèle dominant, même s’il reste critiqué et critiquable, et ce modèle montre qu’il y a effectivement un décalage de maturation entre les réseaux neuronaux impliqués dans les émotions et ceux impliqués dans le contrôle cognitif. C’est ce décalage qui est à l’origine, à l’adolescence, de la coexistence d’une hypersensibilité émotionnelle et de la difficulté à la contrôler, à la réguler. On le voit très bien en neuroimagerie.
Malheureusement, ce constat n’expliquait pas pourquoi, quand on se trouvait en laboratoire, on n’arrivait toujours pas à montrer que les adolescents prenaient plus de risques ; il restait un paradoxe pour les chercheurs, celui de l’adolescent qui prend des risques dans la vie quotidienne mais qui n’en prend pas en situation de laboratoire.
* circuit de la récompense : circuit émotionnel impliqué dans la sensibilité aux récompenses, ce dernier terme étant entendu au sens large comme tout stimulus de l’environnement qui va susciter la volonté de reproduire le comportement qui l’a déclenché (un sourire est considéré comme une forme de récompense).
Alors comment a-t-on fait pour parvenir à expliquer cette augmentation de la prise de risques à l’adolescence ?
M. CASSOTTI :
M. CASSOTTI :
C’est à un autre chercheur que l’on doit cette explication : Laurence Steinberg a résolu ce paradoxe en se disant que ce qui est déterminant dans la vie de tous les jours d’un adolescent, c’est la présence de ses camarades. Ce constat, n’est pas ce qui distingue Steinberg puisqu’il est déjà présent dès les années 80 ; on sait qu’à l’adolescence, l’enfant se dégage progressivement de la sphère parentale pour pouvoir investir d’autres relations, en particulier amicales. On parlait donc déjà du rôle clé de la présence des camarades dans la prise de risques à l’adolescence. L’apport de Steinberg c’est d’avoir permis d’articuler la présence des pairs et les résultats de laboratoire : il considère que les adolescents vont prendre des risques uniquement lorsqu’ils sont dans un contexte socio-émotionnel suffisamment fort ; sans ce contexte social particulier, ils vont décider de la même manière que les adultes. Il va donc avoir une jolie idée : il va reprendre des situations de laboratoire utilisées pour la prise de risques mais en ajoutant derrière l’adolescent participant à l’expérience deux de ses amis. Ces derniers n’ont pas le droit de parler ni d’interagir, mais leur simple présence va changer le comportement de l’adolescent qui va se mettre à prendre plus de risques, comme dans son quotidien, alors qu’il se trouve en laboratoire.
Ce qui est amusant c’est que ce pic de prise de risques que l’on observe en présence des camarades de son âge, on ne le retrouve pas chez les adultes plus tard. Steinberg fait ainsi écho aux études américaines autour des statistiques de la criminalité qui montrent que les délinquants adolescents commettent des actes délictueux la plupart du temps lorsqu’ils sont en groupe, contrairement aux adultes qui ont tendance à être seuls. De la même manière, lorsqu’il y a plusieurs camarades dans la voiture d’un jeune conducteur, il y plus de chance que l’adolescent prenne des risques. Ainsi on retrouve bien, en laboratoire comme dans la vie quotidienne, l’effet important produit par la présence des pairs sur les conduites à risques des adolescents.
En utilisant la neuroimagerie fonctionnelle, on a pu montrer que le fait d’avoir un camarade derrière lui stimule le circuit de la récompense chez l’adolescent. Certaines études aujourd’hui vont même un peu plus loin : elles constatent que cette stimulation du réseau de la récompense s’accompagne d’une diminution du contrôle cognitif. La présence des camarades jouerait alors simultanément sur les deux systèmes de façon opposée, expliquant bien l’augmentation significative de la prise de risques à l’adolescence.
La présence d’un adulte (parent ou non) en revanche, va permettre de neutraliser complètement cette suractivation du circuit de la récompense et ses conséquences sur le contrôle cognitif.
Maintenant, si on ne veut pas se limiter au seul tableau plutôt sombre des conduites à risques de l’adolescence, quelle est la raison d’être de cette période incontournable du développement de tout individu ?
La raison d’être de l’adolescence, c’est l’exploration ; plus on va explorer plus on va découvrir de nouvelles choses et plus on va apprendre. C’est sûr que cette recherche de prise de risques et d’exploration, cette recherche de plaisir et de récompense, possède quelque chose d’adaptatif parce que cela nous permet d’accumuler de l’expérience, de mieux comprendre, de mieux connaître les choses même les adolescents ont du mal à apprendre et qu’il faut beaucoup d’expérience pour qu’ils parviennent justement à apprendre de leurs réussites et de leurs échecs.
L’adolescence présente aussi d’autres éléments plus positifs, notamment dans l’engagement. Typiquement, le fait qu’il y ait, à l’adolescence, une réponse extrêmement forte à certaines injustices sociales, un engagement encore plus fort en politique ainsi que dans la remise en question d’un certain nombre d’éléments du système parce qu’ils sont injustes, tout cet engagement prosocial va être exacerbé par cette hypersensibilité émotionnelle propre à l’adolescence. Ce n’est pas pour rien qu’un certain nombre de causes importantes (environnement, inégalités hommes/femmes, LGBT…) donnent envie aux adolescents de s’engager fortement pour les soutenir. Ces dernières considérations ne sont pas étayées de façon scientifique, ou du moins pas encore, mais il s’agit plutôt pour moi de pistes de recherches intéressantes à creuser à l’avenir. Je suis convaincu que ce n’est pas un hasard si Greta Thunberg, par exemple, est une adolescente.
Un petit mot à destination des adolescents ?
Une sorte de recommandation ?
M. CASSOTTI :
L’adolescence est une période à la fois de vulnérabilité et d’opportunités. Ne prendre aucun risque, ne rien explorer et rester prudent en toutes circonstances n’ont aucun sens. La prise de risque fait partie du processus d’exploration et de découverte et est nécessaire pour apprendre à se connaitre et se construire son identité d’adulte. Il faut toutefois être conscient de ses limites et de ses vulnérabilités pour pouvoir faire le petit pas de côté qui permet d’éviter d’aller trop loin.